Accoucher à 8 mois ne serait pas sans risque pour le bébé
La prématurité tardive, entre 35 et 38 semaines d’aménorrhée (SA), serait un facteur de risque de mortalité et de morbidité chez l’enfant. Aussi, les bébés dits nés “à terme“, soit à 37-38 SA sont plus à risque que ceux nés à 39-41 SA, la durée normale d’une grossesse. Ces données révélées par l’Institut de veille sanitaire (InVS) remettent en question la définition de grossesse à terme.
A 38 SA, les enfants sont 8,8% à avoir été hospitalisés, contre 6,4% à 39-41 SA.
Terme précoce : un risque pour le bébé
Selon une étude révélée dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire de l’InVs, il existerait un lien entre la durée de la grossesse et la morbi-natalité néonatale, sans qu’aucun seuil de terme ne puisse être mis en évidence. Ainsi, les taux d’hospitalisations néonatales et post-néonatales sont plus importants chez les bébés nés (sans aucune malformation) à 35-36 SA et à 37-38 SA, que chez les bébés nés à 39-41 SA. Même constat pour les taux de mortalité infantile et néonatale. A 38 SA, les enfants sont 8,8% à avoir été hospitalisés, contre 6,4% à 39-41 SA.
Des résultats qui remettent en cause la définition de
terme de la grossesse que l’on détermine à 41 SA et 37-38 SA pour le terme précoce. “Ces constatations devraient conduire à une modification des indications de déclenchement et de césarienne programmée à 37-38 SA“, signale le professeur Catherine Quantin, chef de service du service Biostatistique et Informatique Médicale du Centre Hospitalier Universitaire de Dijon.Prématurité tardive et terme précoce : un nombre importants de naissancesEn France, 25% des naissances vivantes sont des accouchements à 35-38 SA, soit une
prématurité tardive. Même si les risques de morbi-mortalité sont faibles pour cette période gestationnelle, ce pourcentage représente un nombre important d’enfants qui pourraient être affectés par des pathologies d’origine périnatale.L’étude souligne que “peu d’études ont concerné la prématurité tardive (35-36 SA) et les termes précoces (37-38 SA). Pourtant, ces dernières populations sont quantitativement très importantes et méritent une attention particulière, car leur pronostic est altéré dès la période néonatale et les conséquences à long terme restent à préciser“. Ces résultats ouvriront peut-être la voie à de nouvelles études “pour mieux connaitre les besoins spécifiques de ces enfants“.Annabelle IglesiasSource :Surmorbidité et surmortalité jusqu’à 1 an des enfants nés entre 35 et 38 semaines d’aménorrhée en France métropolitaine. Bull Epidémiol Hebd. 2014;(34-35):558-66 (
accessible en ligne).L’étude a porté sur les naissances uniques, hors malformation, survenues en France métropolitaine pendant l’année 2011. Les données utilisées sont celles des bases nationales du PMSI 2011 pour les naissances et 2011-2012 pour les hospitalisations. Les variables périnatales nécessaires à cette étude sont apparues robustes dans une étude comparative du PMSI national et de l’enquête nationale périnatale (ENP) 2010.