Sclérose en plaques : une maladie mystérieuse

En France, toutes les quatre heures, un homme ou une femme âgé de 20 à 40 ans est frappé par la sclérose en plaques. Malgré cette fréquence, cette pathologie conserve une bonne part de mystère. Le point sur les mécanismes à l’origine de cette maladie neurologique avec le Pr. Patrick Vermersch du CHU de Lille.

La sclérose en plaques est-elle une maladie fréquente ?
Pr. Patrick Vermersch : En France, il y a 70 000 malades qui souffrent de sclérose en plaques.
Les pays dits occidentaux, Amérique du Nord, Europe, font partie des pays à haute ou à très haute prévalence de la sclérose en plaques. On avoisine les 100 pour 100 000 habitants, en France. Dans les pays scandinaves, on est encore un peu au-dessus. Dans les pays d’Amérique du Nord, Canada, on est encore un peu au dessus.
Il existe un gradient Nord-Sud, c’est-à-dire que curieusement la prévalence de la maladie diminue lorsqu’on se rapproche de l’équateur. C’est vrai également en France, dans les départements du Nord et de l’Est, la maladie parait significativement plus fréquente que dans le Sud ou le Sud-Ouest. Quelle est l’origine de cette maladie ?Pr. Patrick Vermersch : Il y a 3 types de lésions dans la sclérose en plaques :
L’inflammation : des lymphocytes anormalement activés rentrent dans le cerveau et vont entraîner toute une cascade d’événements, qui vont aller léser les gaines de myéline… Donc l’inflammation va entraîner une dégradation de la gaine de myéline, d’où la deuxième lésion de la maladie : une démyélinisation.
L’inflammation et la démyélinisation pourraient être des événements potentiellement réversibles car il y a possibilité de réparation, de remyélinisation. Le problème vient du fait que quand il y a trop d’inflammation et trop de démyélinisation, il y a inévitablement une souffrance de l’axone. Un axone qui est mal myélénisé ou mal remyélénisé va malheureusement se dégrader et entrainer la dégénérescence du neurone.
Donc le handicap de nos patients n’est pas tant le reflet de l’inflammation, c’est surtout le reflet de la démyélinisation et le reflet surtout de la perte neuronale qui est malheureusement irréversible. C’est pour ça que nous faisons tout pour prendre en charge les malades le plus tôt possible, car quand il y a handicap depuis des années c’est un fait irréversible. Certaines personnes sont-elles plus à risque d’être atteintes de sclérose en plaques ?
Pr. Patrick Vermersch : Nous ne connaissons pas les facteurs de risques de cette maladie. Ce n’est pas une maladie héréditaire, c’est une maladie où il y a une petite susceptibilité génétique. Après ça le consensus et j’en profite pour le dire, les vaccins n’interviennent pas dans cette maladie, c’est à peu près clair, malgré tout le bruit que vous entendez sur le plan juridique. Toutes les études ne vont pas dans ce sens là. Les vaccins ne favorisent pas la sclérose en plaques et ne favorisent pas une poussée de sclérose en plaques et c’est vrai pour tous les vaccins, y compris le vaccin contre l’hépatite B.
Mais là aussi nous mettons en garde les malades, il n’y a pas de régime particulier favorisant ou protégeant le malade, il n’y a pas d’activités physiques particulières, c’est du bon sens : une bonne hygiène de vie, ne pas être sédentaire… Ce que je vous dis là peut être vrai pour vous ou pour n’importe quel malade.
Propos recueillis par David Bême et Florence LemaireClick Here: All Blacks Rugby Jersey

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