« On est au bord du précipice » : Karine Lacombe très prudente sur le virus
Karine Lacombe persiste et signe : il aurait été beaucoup plus judicieux d’opter pour un troisième confinement. En colère contre la décision d’Emmanuel Macron, elle explique pourquoi elle pense qu’on est “au bord du précipice”.
“C’est un pari qui a été fait, confie Karine Lacombe, au micro de France Inter, ce vendredi 5 février. On est au bord du précipice.” La cheffe du service des maladies infectieuses de l’hôpital Saint-Antoine à Paris n’en est pas à sa première intervention sur le sujet. Elle n’a d’ailleurs pas manqué de tacler Emmanuel Macron, quant à sa récente décision de ne pas reconfiner. Pour elle, cette décision, ce pari qui a été fait, est “une mesure surtout politique“. Karine Lacombe explique qu’il reste désormais à savoir si l’on va “tomber dans le précipice” ou rester “en équilibre sur la crête“. Pour elle d’autres mesures auraient dû être adoptées.
“On aurait pu dire, on confine très fort, on profite des vacances, parce qu’il y a une diminution de la mobilité, déclare la chercheuse de 50 ans. On confine très fort sur un modèle comme on a fait en mars-avril de façon à couper définitivement la dynamique de l’épidémie.” Selon elle, cela aurait permis alors de retomber à un stade très bas de contamination. Elle continue : “Plus de saturation du système hospitalier, et derrière on a des armes très importantes.” Karine Lacombe évoque ici les nouveaux tests et les nouveaux vaccins qui devraient arriver. “Et au moment où on relève le confinement on est dans une phase de sortie de crise“, déclare celle qui est très défaitiste concernant la vaccination.
“On va voir dans quelques semaines ce qu’il va se passer”
Mais Emmanuel Macron en a décidé autrement. Face au ras-le-bol de la population et au risque d’une déliquescence plus profonde de l’économie, le chef de l’État a fait le choix de ne pas confiner une troisième fois les Français. “On est effarés, sidérés“, s’en était alors désolée Karine Lacombe, auprès de L’Obs, au début du mois de Février. “Le parti pris a été de rester dans une dynamique élevée et à un moment donné d’essayer de casser cette dynamique“, relate l’infectiologue française au micro de Nicolas Demorand. Reste à voir dans les semaines à venir l’évolution des contaminations suite à ces nouvelles mesures. “On va voir dans quelques semaines ce qu’il va se passer“, conclut-elle.
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Crédits photos : VAN DER HASSELT/POOL/SIPA